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Revue Histoire de la Shoah n°193 - Enseigner l'histoire de la shoah - France 1950-2010

Mémorial de la Shoah

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    Lassitude, difficultés, obstacles et manifestations d’antisémitisme. Ces dernières années, la chronique est abondante de ces récits de professeurs dits à mots couverts expliquant leur difficulté à enseigner « ce sujet ». Réalité de la France en 2010. S’en tenir à ce seul constat occulterait pourtant l’essentiel : depuis vingt à trente ans, en France, les pouvoirs publics, les instances académiques, les éditeurs scolaires et les professeurs ont fait un réel effort pour mieux enseigner l’histoire de la Shoah.
    Une histoire qui, de proche en proche, met en lumière les taches aveugles de l'intégration. À l’exception du cours sur les Hébreux, la figure juive semble avoir été  placée sous le seul signe de la souffrance (pogroms, Inquisition), de la victime (Dreyfus) et de la Shoah. Comme si,  l’être juif était par essence l'être du rejet dans un enseignement qui, tout entier pétri de "bonnes intentions", apparaît pourtant irréfléchi. 
    Mais il y a  un monde des directives et des programmes aux manuels, et des manuels au cours déroulé en classe. L’évolution des programmes depuis 1945 recoupe-t-elle les fractures repérées dans la mémoire collective de l’Occupation ou épouse-t-elle les inflexions de la mémoire juive telles qu'on les repère en Israël ? Le travail des historiens a-t-il fait évoluer les regards, préciser le vocabulaire et fait mieux entendre la spécificité de l'événement ? Pourquoi les voyages scolaires à Auschwitz se sont-ils multipliés et sont-ils synonymes d'un enseignement politique qui semble, en France, condenser les tensions non-dites de la société et les contradictions d'une nation en diffuculté ?