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Ce volume réunit deux cours inédits prononcés au Collège de France, entre 1972 et 1974. Trente-cinq ans après l’Introduction à la philosophie de l’histoire, ces Leçons restituent la tonalité propre d’un enseignement, témoignent de l’extraordinaire ouverture d’une pensée constamment mise à jour et accessible à la rectification.
Revenant sur les problèmes de la connaissance historique, Raymond Aron intègre à sa réflexion, dominée autrefois par la sociologie allemande (de Dilthey à Weber), l’apport des auteurs anglo-saxons contemporains. Tentative périlleuse, tant les deux traditions semblent hétérogènes. Les Allemands abordaient directement la question de l’objectivité des sciences historiques. Les Anglo-Saxons analysent les énoncés pour discerner ceux qui sont véridiques et ceux qui ne le sont pas : c’est dans ce cadre qu’ils examinent le langage de l’historien comme langage sur des événements passés. Entre deux approches aussi différentes, rien d’étonnant si le dialogue est rare et parfois difficile.
Raymond Aron montre pourtant que, appliquée aux sciences de l’homme. La philosophie analytique retrouve une interrogation centrale dans la tradition allemande : la connaissance de la réalité humaine présente-t-elle, par rapport à celle de la nature, des traits originaux ? Issue de Dilthey, cette redoutable question, retravaillée par Hempel, Dray, ou Danto, est ici développée dans sa portée concrète : explique-t-on la décision de Hitler d’attaquer l’URSS comme on explique la chute des corps ? Ou encore : quelle est la responsabilité des dirigeants dans les crises internationales ?
En faisant dialoguer les deux principales traditions intellectuelles où s’est développée la réflexion entre les sciences humaines – courant allemand et courant anglo-saxon –, en traduisant les apports de l’une dans le langage de l’autre, c’est le rôle de l’homme dans l’histoire et le tragique de l’action politique que nous convie à méditer la parole vivante de Raymond Aron.

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