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La Tentation théocratique

Israël, la Loi et le politique

Gershon Weiler

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Quelle peut être la relation, aujourd'hui, entre un Etat juif et la Loi religieuse juive ? Ce débat sur les rapports entre Etat et religion, les sociétés européennes l'ont connu jusqu'à une période récente ; il est en cours dans les sociétés musulmanes. Gershon Weiler réfléchit ici sur le judaïsme, de l'Antiquité à nos jours. Au départ, avec la disparition du dernier Etat juif, la Loi religieuse juive est devenue le code juridique d'une communauté sans pouvoir politique. Dans la pensée juive traditionnelle, le concept de théocratie entraîne le refus de penser l'histoire et le politique, de Flavius Josèphe à Philon, Malmonide et Abravanel. Une exception : Spinoza, excommunié. Deux événements ont détruit les fondements sociaux et politiques de l'ordre ancien : l'émancipation et la sécularisation des Juifs ; le sionisme et la création de l'Etat d'Israël. Ils avaient un point commun : n'être ni acceptables ni même pensables pour les tenants de la halakha.
Herzl et ses successeurs n'avaient guère réfléchi aux relations du futur Etat avec la religion. Le résultat ? Depuis 1948, un compromis ambigu et peu satisfaisant, que Gershon Weiler analyse minutieusement. Il critique avec force un double paradoxe : un Etat fondé sur la liberté de conscience remet aux autorités religieuses et aux tribunaux rabbiniques le pouvoir de régir des domaines entiers de la vie sociale, comme le statut personnel. Des religieux dont le pouvoir vient de lois votées par le Parlement d'un Etat non religieux demandent et obtiennent toujours plus d'exemptions à leur profit et de coercition contre les autres citoyens.
La recherche des fondements d'un nouvel ordre juridique et politique s'impose donc. L'auteur plaide en faveur d'un régime où l'autorité ne sera plus partagée et où la liberté de chacun sera mieux garantie.