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La IIe république

(1848-1851)

Louis Girard

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A l'origine, une République approuvée par les légitimistes comme par les socialistes, bénie par le clergé, respectée par l'armée, chantée par les poètes, généreuse aux prolétaires. A son terme précoce, un régime sans force ni prestige, qui a tiré sur les ouvriers sans rassurer les capitaux, qui passa pour impie tout en étant favorable au pape, qui a fait voter le peuple mais n'a écouté que les notables. Combien de quarante-huitards ont plébiscité Louis-Napoléon ? Combien de citoyens ont jugé plus démocratique le gouvernement d'un César que les délibérations d'une assemblée ?
Imposée par la capitale et par un parti minoritaire, la République arrivait trop tôt dans une France des villages et des bourgs qu'elle ne sut pas vraiment intéresser. Le conflit entre ouvriers et bourgeois se doubla d'une lutte entre Paris et la Province. La Province l'emporta ; et les bourgeois.
Cependant la IIe République a préparé les suivantes : aucun roi n'a été restauré après elle ; aucun régime n'est revenu sur le principe du suffrage universel qu'elle a fondé ; la question sociale était posée ; elle demeurera un impératif de la politique française.
Servie par un Lamartine, un Louis Blanc, défendue par un Victor Hugo, inspiratrice d'Eugène Delacroix et de Karl Marx, la plus éphémère des Républiques françaises paraîtra belle sous l'Empire, et bien au-delà. Elle dure par son oeuvre et par son exemple.