Petit Pierre a presque neuf ans. Sa vie aux Coudriers, entre Armand, le maître de céans, Pierre, le vieux « domestique », et tante Charlotte, est douillette. On mange à sa faim, on parle de la vie, de la mort, de la vigne et de la guerre pendant la veillée, une fois la table débarrassée et la « goutte » servie.
Et tous les soirs, on écoute Radio Londres. Car on est en 1944, et c?est la guerre. Son fracas parvient assourdi à la ferme, dont la vie est rythmée par les saisons et le travail de la vigne dans ce coin protégé de Charente-Maritime où l?on produit le cognac et où Petit Pierre a été mis en sécurité par ses parents. D?autres adultes balisent la vie de Petit Pierre, tels des repères : le curé, le père Elysée, et l?instituteur, Monsieur Griffarin.
Le triangle qu?ils forment dessine les contours d?une société pieuse mais point dévote, conservatrice mais pas obscurantiste, en paix avec elle-même et qui s?est recroquevillée sur ce bonheur, et pourtant attentive au bruit de bottes et aux cris des victimes, là-bas, dans « l?autre monde ».
Et Petit Pierre a ses copains, sa bande : Il y a Momo, Bubu et Boutrit. « Boutrit tout court, ou le Grand Boutrit ». Leur royaume, c?est le bois de la Motte, de l?autre côté de la grande pente, au nord du village. Et puis il y a Marie, avec ses grands yeux bleus et ses boucles blondes, qui inspire à Petit Pierre un émoi qu?il hésite à s?avouer, car « Dieu est partout, voit, tout, entend tout », y compris ses pensées les plus secrètes. Heureusement les anges veillent? Bientôt, la guerre va finir, et Petit Pierre va retourner à la ville. Il en pleurerait. La vie au Coudriers était si belle, si pleine de découvertes, si libre. Que lui réserve l?avenir?
Et tous les soirs, on écoute Radio Londres. Car on est en 1944, et c?est la guerre. Son fracas parvient assourdi à la ferme, dont la vie est rythmée par les saisons et le travail de la vigne dans ce coin protégé de Charente-Maritime où l?on produit le cognac et où Petit Pierre a été mis en sécurité par ses parents. D?autres adultes balisent la vie de Petit Pierre, tels des repères : le curé, le père Elysée, et l?instituteur, Monsieur Griffarin.
Le triangle qu?ils forment dessine les contours d?une société pieuse mais point dévote, conservatrice mais pas obscurantiste, en paix avec elle-même et qui s?est recroquevillée sur ce bonheur, et pourtant attentive au bruit de bottes et aux cris des victimes, là-bas, dans « l?autre monde ».
Et Petit Pierre a ses copains, sa bande : Il y a Momo, Bubu et Boutrit. « Boutrit tout court, ou le Grand Boutrit ». Leur royaume, c?est le bois de la Motte, de l?autre côté de la grande pente, au nord du village. Et puis il y a Marie, avec ses grands yeux bleus et ses boucles blondes, qui inspire à Petit Pierre un émoi qu?il hésite à s?avouer, car « Dieu est partout, voit, tout, entend tout », y compris ses pensées les plus secrètes. Heureusement les anges veillent? Bientôt, la guerre va finir, et Petit Pierre va retourner à la ville. Il en pleurerait. La vie au Coudriers était si belle, si pleine de découvertes, si libre. Que lui réserve l?avenir?