NEWSLETTER

Adieu les anges

Pierre Wiehn

Acheter votre format
Commander selon votre format
Papier15,30 €Numérique5,99 €
Petit Pierre a presque neuf ans. Sa vie aux Coudriers, entre Armand, le maître de céans, Pierre, le vieux « domestique », et tante Charlotte, est douillette. On mange à sa faim, on parle de la vie, de la mort, de la vigne et de la guerre pendant la veillée, une fois la table débarrassée et la « goutte » servie.
Et tous les soirs, on écoute Radio Londres. Car on est en 1944, et c?est la guerre. Son fracas parvient assourdi à la ferme, dont la vie est rythmée par les saisons et le travail de la vigne dans ce coin protégé de Charente-Maritime où l?on produit le cognac et où Petit Pierre a été mis en sécurité par ses parents. D?autres adultes balisent la vie de Petit Pierre, tels des repères : le curé, le père Elysée, et l?instituteur, Monsieur Griffarin.
Le triangle qu?ils forment dessine les contours d?une société pieuse mais point dévote, conservatrice mais pas obscurantiste, en paix avec elle-même et qui s?est recroquevillée sur ce bonheur, et pourtant attentive au bruit de bottes et aux cris des victimes, là-bas, dans « l?autre monde ».
Et Petit Pierre a ses copains, sa bande : Il y a Momo, Bubu et Boutrit. « Boutrit tout court, ou le Grand Boutrit ». Leur royaume, c?est le bois de la Motte, de l?autre côté de la grande pente, au nord du village. Et puis il y a Marie, avec ses grands yeux bleus et ses boucles blondes, qui inspire à Petit Pierre un émoi qu?il hésite à s?avouer, car « Dieu est partout, voit, tout, entend tout », y compris ses pensées les plus secrètes. Heureusement les anges veillent? Bientôt, la guerre va finir, et Petit Pierre va retourner à la ville. Il en pleurerait. La vie au Coudriers était si belle, si pleine de découvertes, si libre. Que lui réserve l?avenir?