NEWSLETTER

Mon nom est Homère, fils d'Ulysse

Christiane Renauld

Acheter votre format
Papier21,60 €
   Homère nous hante. D'autant plus qu'on ne sait rien de lui, pas même s'il a existé.   
   Mais il y a ces deux textes extraordinaires, l'Iliade et l'Odyssée, qui parlent de l'homme pour la première fois et dans lesquels j'entends la voix singulière d'un homme. Je vois le mouvement de la main qui trace les signes, qui efface, qui reprend...
   Homère est bien l'aède qui, pour la première fois, a utilisé les mythes et les formules de l'épopée pour dire le monde et l'homme, ses souffrances et ses rêves. Homère a bien écrit l'Iliade et l'Odyssée. Homère volontairement a forgé son mystère.
   Pour avoir inventé la question homérique, il faut qu'Homère ait existé.
   Je suis donc partie sur ses traces. Qu'avais-je pour cela ? Ce que disent les savants qui, sur Homère, ne savent rien mais donnent matière à rêver. Les deux textes d'Homère : toutes les comparaisons de l'Iliade qui sont des choses vues, toutes les scènes domestiques de l'Odyssée. Les paysages de l'Ionie où je me suis promenée Ce voyage dit le temps qui a passé, mais aussi inscrit Homère dans la réalité des lieux. Smyrne, la plaine de Troie, la plage, les murs de la citadelle, les temples de Claros, de Chrysé, la lumière qu'il a vue, qui est celle de l'Iliade.
   La voix des savants, les poèmes, l'Ionie Assez pour retrouver le regard d'un enfant, son émotion en entendant les aèdes de passage, l'envie de chanter à son tour et de dire autre chose, les succès dans les cours royales, le besoin de disparaître. Et puis, au fil de l'écriture, j'ai senti que cette quête d'Homère m'entraînait au-delà, là où sans doute il nous mène, aux origines de la création, de l'écriture. ?