Hauts plateaux du Vercors
De nos jours
L’appel anonyme provenait d’un refuge situé à mille cinq cents mètres d’altitude. Pour l’atteindre, les hommes du RAID avaient dû emprunter les sentiers escarpés de cette forteresse naturelle où les alpinistes grenoblois venaient s’entraîner. Ils avaient progressé à travers les blocs de calcaire. Et sans lampes, pour ne pas prendre le risque d’attirer l’attention. Leur système de visée nocturne leur permettait à peine de distinguer le sol sous leurs bottes.
Ne pas être repéré. C’était une obsession.
La vie de l’enfant enlevé en dépendait.
Protégée derrière un lourd bouclier tactique, la colonne avançait en direction du signal GPS. Sous la lumière lunaire, chaque rocher qui les surplombait prenait l’apparence d’un monstre. La présence de mousse par endroits rendait la pierre extrêmement glissante et la lourdeur de l’équipement faisait craindre la chute à chaque pas. Un homme du RAID est aussi vulnérable à terre qu’un chevalier en armure.
Arrivé au sommet, le chef du commando leva la main pour que la colonne s’arrête. Il se démasqua légèrement… le refuge était en vue, à travers les hêtres. Il se tourna vers ses hommes et leur fit signe que l’objectif était identifié.
Mais, lorsque le groupe se remit en marche, l’homme de tête glissa, entraînant la chute de ses collègues dans une avalanche de gravats.
Le bruit métallique et rocheux qui s’ensuivit se distingua nettement dans le silence des hauts plateaux. Les hommes s’immobilisèrent à terre. Sous les visières, les regards affichaient le même stress. Pas le bon stress qui rend efficace, non, celui qui fait perdre ses moyens. Durant le calme interminable qui suivit, tous se posaient la même question, sans que personne ose la formuler à voix haute : le ravisseur avait-il entendu ?
La réponse ne tarda pas.
Un coup de feu éclata. Énorme. Prolongé par son écho sur le relief accidenté.
À l’arrière du refuge, la porte s’ouvrit d’un coup sec. Une ombre en surgit et s’enfuit en courant. Elle s’arrêta in extremis en bord de falaise. Sous ses yeux s’ouvrait un gouffre de mille cinq cents mètres. Essoufflée, la silhouette se retourna vers le bruit de piétinement qui provenait de l’autre versant. L’unité d’élite chargeait.
La suite se passa très vite.
L’ombre fouilla dans un sac en nylon qui traînait sur les rochers et y récupéra un vêtement. Puis, tel un kamikaze, elle se jeta dans le vide.
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