Le Grand test - bonus - Calmann-Lévy

POST-SCRIPTUM
Que sont devenus les personnages ?

Deux ans après, que sont devenus les protagonistes de ce drame qui reste dans les mémoires de tous, tant il a bouleversé la vie de Savenne-sur-Nère ?

 

L’affaire a donc été classée, le décès de Meunier éteignant l’action pénale. Saisie, la police a peu travaillé sur ce cas, se contentant d’aider le juge à clore son dossier.

Jamais elle n’a exploré la piste conduisant à Langlade et ses deux amis. Des éléments réunis par le capitaine Duquennes, elle n’a retenu que ceux concernant Anatole Meunier.

 

Le temps s’est écoulé sans qu’aucun autre drame ne secoue la vie paisible de ce bourg de Sologne. Comme toujours, il y a bien eu des bagarres, quelques accidents routiers, dont un adolescent renversé par un camion, des poivrots ont terminé en cellule de dégrisement, un vendeur de shit a été arrêté rue du Sabot. Quand il a accusé Germain Destrebecq d’être son revendeur, l’enquête n’est pas allée plus loin.

En revanche, phénomène nouveau dans le coin, quelques cambriolages ont eu lieu dans les résidences secondaires de Parisiens et ont mobilisé les gendarmes. Des gitans ont été arrêtés et leur camp, sur le terrain municipal, a été évacué. Cependant, il y a toujours des vols dans les maisons isolées et bien qu’ils ne soient plus là, on continue à accuser les « romanichels ».

Bref, la vie s’écoule au rythme immuable des naissances, des mariages (Mario est rentré de Catalogne avec une jeune femme, Olivia, épousée lors d’une fête qui reste dans les mémoires), des enterrements. La veuve Destrebecq a survécu un an et demi à son mari. Elle s’est fait incinérer, « pour ne pas vivre l’éternité à côté de lui », disent les mauvaises langues.

Il y a aussi eu les élections municipales qui ont renouvelé Séverin Mery, en dépit de l’ouverture d’une information judiciaire pour abus de biens publics.

 

Virginia, Alexandre et Maxence ne se fréquentent plus. Ils ne se sont même jamais croisés depuis. Aucun ne sait ce que les deux autres deviennent, ni n’éprouve la curiosité de le savoir. Si on le leur demandait, ils répondraient qu’ils ont tiré un trait définitif sur leur passé. Mais personne ne leur pose la question.

À l’initiative de Maxence, ils s’étaient donné rendez-vous au vieux lavoir le soir même de l’interrogatoire d’Alexandre à la gendarmerie de Bourges. Aucun des trois ne s’était déplacé, scellant ainsi leur séparation et la fin d’une amitié qu’ils pensaient éternelle.

Maxence lui aussi avait renoncé au dernier moment.

Maxence Pelletier

Dans les mois qui ont suivi, il a sombré dans une profonde dépression. En dépit de l’insistance de ses parents qui l’ont recueilli dans le Sud, il a refusé de consulter un psy, de peur d’avouer sa faute.

Il a lutté seul contre cette maladie et s’en est sorti au bout de quelques mois difficiles. Les souvenirs liés à l’assassinat de Destrebecq sont désormais enfouis dans le fond de sa mémoire, comme si cet épisode n’avait jamais existé.

Maxence est aujourd’hui un jeune homme gai, apprécié de ses nombreux copains. Il sort beaucoup, fait la fête. Il se vante de n’avoir jamais eu autant de « vrais » amis. En apparence, tout va bien.

Il n’évoque jamais son passé, sauf pour dire qu’il a eu une enfance banale.

Il vit à Marseille où il a monté un cabinet prospère de kiné. Il est bon dans son travail. Célibataire, il rêve avec enthousiasme d’émigrer au Québec.

 

Alexandre Langlade

Il a choisi de s’expatrier à Hong Kong où il travaille au sein d’un important cabinet financier. Il y a rencontré Myriam, une Anglaise. Ils attendent leur premier enfant et envisagent de se marier.

Il n’est revenu à Savenne-sur-Nère qu’une seule fois quand il a vendu sa maison. Il a été fêté comme il se doit au Café de la Mairie.

À ceux qui l’interrogent, sa future femme en premier, il répond qu’il garde de mauvais souvenirs de cet endroit où il a grandi.

— D’ailleurs, plaisante-t-il, depuis tout petit, je n’avais qu’une hâte : me tirer de ce bled où il n’y a que des ivrognes et des tarés. C’est le genre d’endroit où il ne se passe jamais rien. Si vous voulez vous faire bien chier, c’est là-bas qu’il faut aller !

Il affirme, et c’est sa formule préférée, qu’il dévore la vie à pleines dents et qu’il n’a jamais été aussi heureux.

— La France, plus jamais !

Ses parents, qui viennent le voir une fois par an, ont renoncé à lui demander pourquoi il ne revient pas.

Virginia Boschetti

Professeur de français, elle travaille dans un prestigieux lycée parisien. Incapable de s’attacher à un homme, elle multiplie les liaisons. Elle est enceinte de quatre mois. Elle a décidé de garder cet enfant. Elle sait qui en est le père. Décidée à l’élever seule, elle n’a pas informé le géniteur.

Elle revient régulièrement à Savenne-sur-Nère où son père a pris sa retraite.

Il attend avec impatience de jouer au grand-père gâteau. Arthur a dégoté pour sa fille une place d’enseignante dans le collège de Savenne.

Virginia a accepté sans hésiter. Elle intégrera son nouveau poste après son congé maternité.

Les fantômes qui l’attendent à Savenne ne l’effraient plus.

 

Francis Duquennes

Il a été muté, à sa demande, dans la Somme, sa région de cœur. En dépit de ses craintes, il s’est vu confier des enquêtes importantes, avec le grade de commandant. Pourtant, il vient de faire valoir ses droits de départ à la retraite à cinquante-deux ans. Avec l’affaire Destrebecq et la façon dont elle s’est terminée, quelque chose s’est cassé en lui. En priorité, sa confiance en la justice. C’est Aliette, son épouse, qui l’a encouragé à sauter le pas qu’il n’osait franchir, tant la gendarmerie représentait tout pour lui.

Il est heureux dans sa nouvelle vie. Il se partage entre les siens, le golf, sa nouvelle passion, et les conseils en sécurité qu’il donne à différentes sociétés du Nord.

Il a arrêté de fumer le jour où il a quitté la gendarmerie.

Il a conservé un lien puissant avec Aurélie Maignan qui n’hésite jamais à le consulter. Au moins une fois par an, elle vient passer quelques jours chez les Duquennes, au Touquet.

Jamais ils n’évoquent l’affaire Destrebecq.

 

Aurélie Mai

Elle gravit petit à petit les échelons de la hiérarchie. Elle travaille au pôle de la gendarmerie scientifique à Écully, près de Lyon. Désormais lieutenante, elle se passionne pour son travail. Elle est devenue l’une des enquêtrices les plus performantes en matière de comportementalisme, sa spécialité.

Elle ne le dit pas, mais l’échec de l’enquête sur l’assassinat de Destrebecq reste une plaie jamais refermée.

Elle vit avec Sylvain, un commandant de dix ans son aîné. Pour l’instant, elle n’envisage pas d’avoir des enfants. Elle dit qu’elle n’a pas la fibre pour être maman, « un jour peut-être… ».

S’occuper sans rechigner de la fille de son compagnon, fraîchement divorcé, lui demande déjà beaucoup d’efforts.

Cette année, elle s’est enfin inscrite au marathon de New York.

 

Le juge Michel Vial

Sa carrière n’a pas été aussi fulgurante qu’il l’aurait souhaité. Il est désormais juge d’application des peines auprès du tribunal de Tours. Il a divorcé, mais il a du mal à respecter la garde partagée de ses enfants à cause de l’éloignement et de sa nouvelle compagne. Celle-ci les supporte difficilement, au point de quitter leur domicile les jours où ils sont là. Il n’a pas encore sauté le pas, mais il est bien décidé à se séparer d’elle.

Il ambitionne de diriger une cour d’assises, mais plus les mois passent, plus il se demande si son rêve deviendra réalité.

Il ignore qu’un rapport rédigé par le procureur de Bourges entrave sa carrière.

Le procureur a été alerté sous le sceau de l’anonymat par une enquêtrice de l’affaire Destrebecq. Éléments à l’appui, elle a impliqué le juge Vial dans le fiasco de l’enquête. En dépit de ces accusations fondées, le proc n’a pas voulu relancer l’enquête.

Meunier est définitivement l’assassin de Destrebecq.

 

Sinon, tous les autres personnages de ce livre continuent à vivre à Savenne-sur-Nère, à l’exception de ce Martin, décédé d’un AVC. Pour rigoler, on raconte que son dernier mot fut « Putain ».

Bien que les années défilent, l’affaire Destrebecq alimente régulièrement les conversations au Café de la Mairie. Surtout quand passe sur la place, sans un regard pour les consommateurs, Marie-France Meunier.

La mère d’Anatole porte la même longue robe noire que le jour de l’incinération de son fils, à Orléans, à laquelle seul Alexandre Langlade a assisté.

Personne ne va chez elle, mais on affirme que l’urne contenant ses cendres trône au-dessus du poste de télévision, dans son petit salon.

 

Retrouvez tous les romans de Jacques Expert

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